Bonjour,
Un petit conseil préliminaire si vous me permettez : ne posez pas toutes vos questions d'un coup, on n'a pas forcément toujours le temps d'y répondre en une seule fois, et vous vous retrouvez sans réponse.
Contrairement à ce qu'on croit, parallèlement au tourisme de randonnée il y a une forte demande pour du tourisme de haut de gamme sur Santo Antão : des tour-opérateurs sont à la recherche de belles chambres d'hôtes dans de belles demeures coloniales ou récentes.
Là où votre projet ne colle pas avec la réalité de l'île, c'est que Santo Antão a peu de plages: les seules relativement faciles d'accès sont au Sud - mais elles ne sont pas spécialement belles et tout le versant sud est aride, rien à voir avec les images de végétation-luxuriante-et-tropicales que l'on peut voir ici ou là. Il y a également une très belle plage de sable brun à l'Ouest, à Tarrafal de Monte Trigo, ça pourrait être votre spot. Sachant quand même que l'endroit est un peu dans le viseur de tous les investisseurs depuis plusieurs années, ils attendent juste que la route pavée vienne remplacer la piste de terre pour se déclarer et exploiter leurs terrains acquis ces dernières années.
Le prix des terrains varie énormément d'une zone à l'autre, d'une vallée à l'autre, d'une exposition à l'autre. Dans des zones reculées vous trouverez du m2 à un euro (vous avez bien lu), à d'autres endroits au meilleur potentiel ça sera plutôt du 200 euros le m2, voire davantage s'il y a eu plusieurs strates d'acheteurs.
Attention, la législation interdit la construction à moins de 80 mètres de la mer. Mais naturellement la législation est un peu plus complexe que ça, à certains endroits on peut construire plus proche, il faudra vous rapprocher des organismes habilités pour avoir le détail.
À propos du climat, à la différence d'autres destinations comme les Caraïbes, il n'y a pas de saison impraticable. Ce qu'on appelle ici la saison des pluies n'a rien à voir avec une éventuelle saison des ouragans, typhons ou cyclones. Il pleut, c'est tout, des averses normales et rarement fortes, et encore pas tous les ans et pas dans tous les coins: sur Santo Antão, il y a même de sérieuses disparités puisque c'est une île à fort relief, certaines vallées sont bien exposées tandis que hauts plateaux restent secs. Quand elles sont abondantes, ces pluies peuvent parfois bloquer des routes ou ralentir les transports, mais jamais rien de bien grave, d'autant que les infrastructures routières s'améliorent, parallèlement à la construction de digues, canaux et barrages.
En tourisme de randonnée, on déconseille les séjours grosso modo de juillet à septembre à cause du risque de pluie (quand on n'a que trois jours à passer sur une île, on a peu de marge s'il se met à pleuvoir)... et des chaleurs, fortes au mois d'août en plein soleil en altitude, peu compatibles avec l'effort physique (les capverdiens y arrivent très bien, cela dit).
L'eau sur Santo Antão ne manque pas, contrairement à ce que connaissent d'autres îles. Avec des disparités selon les zones, comme je l'ai dit il y a des zones sèches en altitude et par ailleurs le versant sud reçoit peu de précipitations.
Si au terme de votre installation vous vous retrouvez sans votre potager, c'est que vous vous êtes mal débrouillée quelque part
![Smile](images/smiles/icon_smile.gif)
. C'est "LA" île aux potagers.
Concernant les deux dernières années qui auraient été mauvaises, selon les avis recueillis par Ptitortue, je trouve ça plus que très curieux, sachant que Santo Antão n'a jamais accueilli autant de monde. Ce qui a d'ailleurs entraîné une explosion de l'offre, il se monte des trucs de tous les côtés (pas toujours bien officiels) et il se peut que certains établissements aient souffert d'une nouvelle concurrence.
La fiscalité: j'ai un peu perdu le lien ces dernières années avec les textes en vigueur, mais il me semble que le statut d'investisseur externe et celui d'utilité touristique existent toujours - il faudrait vérifier -, tous deux vous permettront de bénéficier d'exemptions fiscales non négligeables, au moins pendant les premières années.
L'
aréop, l'
aréro, l'aéroport: ne comptez pas dessus. Il y a régulièrement des annonces faites en période électorale, mais rien de bien concret jusqu'à maintenant. La piste de Ponta do Sol a été fermée il y a une quinzaine d'années et ne sera plus jamais exploitée. L'archipel compte déjà quatre aéroports internationaux, je doute qu'on en ouvre un cinquième à moins de 50 kilomètres du dernier ouvert (celui de São Vicente), il y a des financements plus judicieux.
L'aspect le plus difficile à envisager dans le cadre de votre installation, c'est la lecture saoulante de longs messages sur Internet. Vous avez franchi cette étape, félicitations et colliers de fleurs, le plus dur est derrière vous.