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| MUSIQUE CAPVERDIENNE :: CHRONIQUES DE DISQUES |
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Djarfogo alin ta bai (Talulu)
[ 06/12/2007 ]
Deuxième disque de ce compositeur-interprète originaire de l'île au volcan, celle de Fogo, où presque toutes les familles ont des ancêtres ou des parents ayant émigré aux Etats-Unis. Un Talulu peu connu mais à qui un certain Tcheka a rendu hommage dans son album Nu Monda en composant un morceau à son nom.
"Djarfogo alin ta bai" (île de Fogo me voici) est un disque très riche, riche de belles compositions indéniablement attachantes, mais c'est aussi un disque trop riche, pesant, alourdi par des arrangements cabo-américains qui ont oublié ce que c'était que la légèreté et la finesse, lorgnant parfois sur le zouk. Malgré cela, et à condition quand même de faire abstraction du synthétiseur remplaçant l'accordéon, les cuivres et la flûte, on tient ici de très jolies mélodies, mises en avant par une voix agréable, sur des rythmes propres à l'île de Fogo.
1. Djarfogo alin ta bai    [ extrait ]
2. Mulata mança (braga)    [ extrait ]
3. Djarfogo di Sodadi
4. Kamin di Noguera    [ extrait ]
5. Mulata mança (morna)
6. Detinha
7. Bode Loba
8. Tchon di nos Terra
9. Tanha    [ extrait ]
10. Kasa ku Dorga Não
A ranger entre "Raiz di Djarfogo" et "Nhonho Hopffer".
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Viaja (Teofilo Chantre)
[ 16/09/2007 ]
Avec Viaja, Teofilo Chantre continue son petit bonhomme de chemin, et dès la première écoute, tout nous pousse à l'accompagner une fois de plus. Ses disques sont toujours très personnels: interprétant ses propres compositions (parfois sur des textes de son père), c'est aussi lui qui s'occupe des arrangements, en insufflant ses envies, ses fantaisies, ses idées. Avec ce cinquième disque, le succès et la maturité aidant, on aurait pu se faire peur en imaginant l'artiste emprisonné par facilité dans son propre style, déroulant nonchalamment ses compositions, adoptant le style de plus en plus formaté des productions capverdiennes de ces dernières années.
 Mais Teofilo Chantre s'enrichit de ce que sa curiosité le pousse à découvrir au cours de ce qu'il appelle son voyage intérieur, il restitue ce qu'il a glané ici et là , ose sans arrogance de douces digressions, incorpore avec le plus grand soin de nouvelles sonorités inédites dans la musique de l'archipel, sort grâcieusement des sentiers battus. Enfant de São Nicolau et de São Vicente, il entend bien défendre la tradition des mornas et des sanjons (Toca Pilon) de ses îles, mais l'exilé parisien a tenu à ce que les deux guitaristes Bau et Hernani y superposent subtilement des couleurs nouvelles. Puisqu'on parle du compositeur Bau, Teofilo Chantre s'attaque d'ailleurs à l'un de ses grands succès, en posant des textes sur le sublime instrumental Raquel, que le cinéaste Pedro Almodovar avait sélectionné pour la bande sonore - récompensée par un Oscar - de son film "Hable con ella".
Teofilo Chantre l'explorateur nous propose l'un de ces voyages qui marquent en profondeur, on devine que chacune des mélodies reviendra par réminescence, comme une étape, une escale, un embarcadère, avec des températures, des cris et des parfums qui lui sont propres, comme sur les brumeuses hauteurs de Santo Antão (Oh M'dalena). Après le Cap-Vert et la Guinée où le capverdien chante les espoirs déçus d'anciens combats (Apel pa tude naçon, Tchoro Guiné), deux de ces étapes nous mènent en francophonie (Comme on aime, Dérobade), confirmant ce qu'il avait initié dans son précédent album Azulando, et le promeneur fait route avec une autre navigatrice, Mayra Andrade, le temps d'une ode consensuelle à l'intégration (Segunda Geração).
1. Chelicha [ extrait ]
2. Comme on aime [ extrait ]
3. Apel pa tude naçon
4. Tchoro di Guiné [ extrait ]
5. Bô Viaja [ extrait ]
6. Oh M'Dalena
7. Segunda Geração [ extrait | paroles ]
8. Nha Raquel [ extrait ]
9. Beijamor
10. Toca Pilon
11. Beijo Primordial
12. Necessariamente
13. Dérobade
EN SAVOIR PLUS
Teofilo Chantre: bio, discographie, extraits, photos...
Passagers particuliers: Regis Gizavo (accordéon), Bau (guitare & cavaquinho), Hernani (guitare), Mayra Andrade (chant), Marc Estève (texte de Comme on aime).
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Rua dreita (Tiolino)
[ 05/07/2007 ]
 Quelle belle année décidément: après Nhonho Hopffer et son "Nhara Santiago", voici Tiolino, peu connu mais dont le premier album "Rua dreita" est plus que prometteur.
Même s'il vit et joue sur l'île voisine de Sal, Tiolino n'a pas oublié sa Boavista natale, celle de son père (Victor Hugo, et ça n'est pas une plaisanterie), lui aussi guitariste. Tout au long de ces onze titres enregistrés en accoustique, il raconte son île, ses traditions, ses rituels, la vie de tous les jours. L'accent et le créole de Bubista accompagnent des textes inspirés, dont l'ironie, la profondeur et la symbolique rappellent par moments ceux de Jorge Humberto. Et alors que Tiolino a pris le soin de puiser quasiment dans tous les styles musicaux du Cap-Vert, l'album parait d'une rare homogénéité et d'une précieuse cohérence.
1. Dilema [ extrait ]
2. Salta janela [ extrait ]
3. Tchan [ extrait ]
4. Agua benta
5. So pa festa
6. Rua dreita [ extrait ]
7. Companher
8. Pidrinhe [ extrait ]
9. Eterno [ extrait ]
10. Papa q'let
11. Bom criol [ extrait ]
ET AUSSI
Tiolino signe le morceau "Nos bem fala" sur l'album M'Bem di Fora de Lura.
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Nhara Santiago (Nhônhô Hopffer)
[ 05/03/2007 ]
La bonne surprise de ce début d'année 2007, avec ce disque sorti en toute discrétion. Frederico Hopffer Almada s'est fait plaisir en enregistrant 12 très beaux morceaux, pas spécialement inédits mais interprétés avec bonheur et justesse. Pas d'innovation mirobolante, pas de recherche expérimentale, c'est un disque extrêmement simple - sans être minimaliste pour autant - et très agréable à écouter.
En bon architecte, Nhônhô a prêté la plus grande attention aux fondations en choisissant les meilleurs matériaux: la morna, qui trouble l'âme de tout capverdien, et le funana, qui s'affirma à l'indépendance du pays. Une combinaison tournée à la fois vers le passé et vers l'avenir: une véritable maison commune, respectant les traditions et qui saura résister à l'érosion du temps.
A l'occasion d'un juntamon irréprochable, Nhônhô a monté les murs en appelant ses amis proches: les compositeurs Nhelas Spencer, Kaka Barbosa, Mario Lucio, Antero Simas, Zézé di nha Reinalda, les musiciens Kim Alves, Teresinha Araujo, Zeca Couto, Albertino, Djinho Barbosa, Humbertona, Kim Bettencourt... C'est quasiment tout Santiago qui s'est réuni pour appuyer Nhônhô, pour accompagner une nouvelle très belle voix, claire et profonde à la fois.
Une fois l'ouvrage terminé, comme pour expliquer au visiteur qu'il s'agit de l'oeuvre de sa vie, Nhônhô lui a donné le nom de sa fille, Nhara Santiago. Un visiteur qui ne pourra s'empêcher d'espérer un deuxième opus, puisque l'architecte a deux filles...
 1. Guentis d'azagua [ extrait ]
2. Autocritica [ extrait ]
3. Sema Lopi [ extrait ]
4. Nhara Santiago
5. Mensagem [ extrait ]
6. Kor di Fodjada
7. Cretcheu di nha vida [ extrait ]
8. Festas nhu Santiago
9. Nha terra escalabrode
10. Lua nha testemunha [ extrait ]
11. Tera madrasta
12. Torrão di meu [ extrait ]
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Finkadu na Raiz (Ferro Gaita)
[ 19/12/2006 ]
Comme prévu et annoncé ici, Ferro Gaita fête ses dix ans d'existence en lançant son premier CD live, enregistré en octobre à Praia devant un public survolté. Leader incontesté du funana depuis les années 90, le groupe souffle ses dix bougies en rendant hommage à ceux qui l'ont précédé dans la carrière: déjà repris par Lura, "Bem di fora" de Bulimundo ouvre la playlist, suivi plus tard de "Flor di Pena" signé Chando Graciosa. En outre, le groupe invite sur scène deux autres références: Bitori nha Bibinha, qui l'a souvent inspiré, ou, comme pour montrer que le funana n'est pas un style hermétiquement fermé, Beto Dias, vedette nettement plus pop.
 Tous les grands succès du groupe sont naturellement interprétés avec brio et maturité, depuis le tout premier "Fundo Baxo" jusqu'au plus récent "Bandêra Liberdadi" en passant par "E si propi", "Caminho Longi", "Xô Pelada". Deux inédits ("Kaka di linda" et "Finkadu na raiz") permettront de patienter jusqu'à la sortie du prochain album studio d'une formation devenue incontournable.
 Le DVD joint au coffret permet de vivre l'ambiance de cette fête profondément badiu (propre à l'île de Santiago) en profitant de visu des chorégraphies de la compagnie Raiz di Polon, des batucadeiras ou encore du passage d'une tabanka sur la scène. Les morceaux sont les mêmes que sur le CD, il s'agit là d'une belle production servie par de jolis cadrages mais on regrettera quand même l'absence de clips qui auraient pu venir compléter cette rétrospective.
1. Bem di Fora
2. Tareza
3. E si propi
4. Kaka di Linda
5. Moças di Mangui
 6. Flor di Pena
7. Finkadu na Raiz
8. Rei di Tabanka
9. Caminho Longi
10. Xô Pelada
11. Fundo Baxo
12. Bandêra Liberdadi
13. Kabalo
14. Mapu Mapu
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Ferro Gaita: bio, discographie, extraits, photos...
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Ao vivo e aos outros (Mario Lucio)
[ 08/12/2006 ]
Fondateur du groupe défunt Simentera, directeur artistique de la compagnie de danse Raiz di Polon, Mario Lucio s'est lancé ces dernières années dans une carrière solo marquée par la sortie d'un seul CD en studio, suivie de ce CD enregistré en accoustique et en public.
Tout comme "Mar e Luz", ce nouvel album tournera sur les platines aux moments les plus calmes de la journée, apportant un peu plus de sérénité et de pureté. Pas d'accompagnement flattant l'ego des musiciens, pas d'arrangements crémeux; Mario Lucio chante et joue seul à la guitare, interprétant ses propres compositions (dont le sublime "ilha de Santiago") et quelques reprises comme "Rufan Baré", "Hasta Siempre Comandante", "Doce Guerra".
Intouchable seul sur scène, il se permet de reprendre à sa façon l'ancien hymne national chanté à l'époque du parti unique, avant de laisser le rideau se refermer sur deux reprises de Simentera, dont le très beau "Tabankamor".
1. Boas Festas
2. Ilha de Santiago
3. Tarrafal
4. Nha Riqueza
 5. Cidade Velha
6. Rufan Baré
7. Vulcãozinho
8. Hasta siempre Comandante
9. Praia d'Aguada
10. Azagua
11. Hinossauro
12. Mindelo
13. Goré
14. Doce Guerra
15. Mano Preto Mano Branco suivi de Tabankamor
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Mario Lucio: bio, discographie, extraits, photos...
Simentera: bio, discographie, extraits, photos...
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Tchuva é vida (Mix Cultura)
[ 03/12/2006 ]
L'erreur serait de se fier à l'infâme pochette du premier album de Mix Cultura: ce groupe de sept jeunes gens connus pour avoir écumé les bars et troquets de Santo Antão (dans la région de Ponta do Sol, de Ribeira Grande et de Paul), ce groupe vaut bien mieux que cette pochette minimaliste.
Des rythmes travaillés, une bonne maîtrise de la guitare et des percussions, de jolies compositions: à l'heure où Cordas do Sol (le groupe mythique de l'île des montagnes) semble battre de l'aile, la relève s'avère être à la hauteur du défi.
On avouera une petite préférence - et pas seulement par copinage - pour les morceaux signés et chantés par Ailton de Pina (Titita), dont la réputation de joueur mi-dingue mi-extra-terrestre n'est plus à faire à Mindelo.
1. Tchuva ê vida [ extrait ]
 2. Luta pé vida [ extrait ]
3. Berço d'ignorance
4. Fotch e lum
5. Sofia [ extrait ]
6. Temp d'cnilinha
7. Pindin
8. Bom dia lovôd Noss Senhor
9. Oitenta ône
10. Santo Antão Padroeiro
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Guitar é mi (Luis Rendall)
[ 02/12/2006 ]
Encore une contribution de João Freire au patrimoine culturel capverdien: au début des années 80, ce citoyen portugais à qui l'on doit les albums de Djurumani et de Travadinha avait tenu à enregistrer les solos de Luis Rendall. Vingt ans plus tard, le CD permet d'apprécier toute la richesse des compositions de ce guitariste exemplaire, professeur de B.Leza.
On l'entend expliquer les temps et les accords à Armando Tito qui l'accompagne à la deuxième guitare. Loin des productions brillantes et commerciales, c'est là un document précieux: saluons le courage des producteurs.
1. Leticia
 2. Carlina
3. Dr Albertino
4. Nilza
5. Loucura pela violão
6. Terêncio
7. Kaka Barbosa
8. Djone
9. Mica 1a parte
10. Doris
11. Jack Sena
12. Tia Armanda
13. Marlene
14. Ensaio
15. Sr Santana
16. Dr Adriano
17. Avelino Barreto
18. Mica 2a parte
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