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MUSIQUE DU CAP-VERT :: LES STYLES
Dernière mise-à-jour le 1er septembre 2009
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La musique de Cesaria Evora est diffusée à travers le monde; les récompenses et honneurs qu'elle reçoit font la fierté des capverdiens; jamais la musique de l'archipel n'a intéressé autant de monde.

Mais la diva n'est pas issue d'une génération spontanée, elle est le fruit d'une culture musicale très ancienne, avec des racines et des influences remontant parfois à plusieurs siècles.

Peuplé par des européens et par des esclaves africains, le Cap-Vert est le pays du métissage. Dernière étape avant la grande traversée de l'Atlantique, l'archipel a attiré une multitude de bateaux venant d'autant de pays, contribuant un peu plus à chaque passage au grand brassage des techniques, des mélodies, des thèmes et des rythmes.

Qu'elle soit venue d'Europe (fado, polka, mazurka, contredanse), d'Afrique puis du Brésil (samba, bossa) et plus récemment des Caraïbes (merengue, zouk), la musique a voyagé jusqu'au Cap-Vert où les habitants étaient demandeurs. Au carrefour de quatre continents, les musiciens n'ont eu de cesser d'absorber, d'intégrer les découvertes qu'ils faisaient au gré des rencontres.

Alors qu'elle continue d'évoluer, cette musique reprend aujourd'hui son envol pour se faire connaître dans le monde entier.

La musique capverdienne remporte des succès qui ne se limitent pas à ceux de Cesaria Evora: les tournées qui s'organisent ici et là, la variété et la richesse de la production prouvent l'intérêt du public international pour un son jusque-là peu ou pas du tout connu.

Car c'est aussi l'une des particularités de la musique au Cap-Vert: les premiers enregistrements, si l'on exclue ceux d'émigrants américains dans les années 30, n'ont eu lieu qu'à partir des années 50, avec les disques de Fernando Queja au Portugal.

Il n'est pas question ici de prétendre à l'exhaustivité. Comme à chaque fois que vous parcourez une sélection subjective, vous regretterez quelques impasses, quelques absences ou quelques chroniques trop rapides.

Par exemple, vous ne trouverez ici aucune référence zouk, non pas par désintérêt, mais juste par manque de temps et d'espace. N'y voyez aucun jugement de valeur.

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MUSIQUE DU CAP-VERT :: LA MORNA
Il est difficile de définir précisément les origines de la morna: certains les situent en Afrique, avec le lundum (ou landu) angolais, d'autres en Europe avec le fado portugais, et l'on évoque aussi la modinha brésilienne sans oublier le mourning des marins britanniques.

Tout le monde s'accorde cependant à situer son apparition sur l'île de Boa Vista, dans la seconde moitié du 19ème siècle, à une époque où la ville de Sal Rei était économiquement importante (la toute première morna serait "Brada Maria", composée en 1870).

Après quoi la morna s'exporte sur d'autres îles, et plus particulièrement sur Brava dans un premier temps, où le poète et écrivain Eugénio Tavares la reprend quasiment à son compte. Le compositeur délaisse les thèmes abordés jusque-là (vie sociale, commentaires sur certains événements, faits de société) pour s'engouffrer dans le thème de l'amour, de l'éloignement, de la mélancolie. Ce fils de colon portugais est le premier intellectuel capverdien, en pleine époque coloniale, à soutenir qu'il existe une identité créole: son audace lui vaudra un exil précipité et rocambolesque vers les Etats-Unis.

L'écrivain détaillera lui-même l'évolution que subira la morna:

A Boa Vista, la morna ne s'intéressait pas aux thèmes sentimentaux; elle volait bas, détaillant le ridicule de chaque drame passionnel, chantant le côté caricatural de tout épisode grotesque, se moquant des fracas amoureux, soulignant la farce du pillage des bateaux naufragés, le tout dans ce style léger qui caractérise la vie nonchalante du peuple de Boa Vista, le plus heureux et le plus amoureux de tous ceux de l'archipel; musique élégante, pimentée de sourires fins et d'harmonies légères.

La morna arrive enfin sur São Vicente où elle passera par une dernière évolution: élève du grand guitariste Luis Rendall, un certain Francisco Xavier da Cruz surnommé B.Leza, se prend de passion pour la morna et rajoute sa touche personnelle, quoique sérieusement influencée par la musique brésilienne. Il s'agit de rajouter un accord intermédiaire, avec des variations de l'ordre du demi-ton, entre les accords déjà existants. Le succès est immédiat et les compositions de B.Leza sont régulièrement reprises encore aujourd'hui. Les thèmes s'élargissent, on parle d'amour comme de politique, on célèbre des personnages importants ou on s'en moque; la morna se rapproche alors un peu plus du blues, d'autant plus qu'au gré de ces transformations, le rythme s'est considérablement ralenti.

Hormis B.Leza, les grands compositeurs de mornas sont Jotamonte, Sergio Frusoni ("temp d'canequinha", une merveille), Lela d'Maninha ou Ano Nobu. Plus récemment, Paulino Vieira, Tito Paris, Betù et Téofilo Chantre sont les auteurs de mornas inoubliables.

Les interprètes sacrés de la morna sont sans conteste Bana (élève assidu de B.Leza), Cesaria Evora et Ildo Lobo mais, plus récemment, des artistes comme Maria Alice ou Mayra Andrade prouvent que la morna n'est pas prête de mourir.

Quelques exemples de mornas:
  • Festa d'tchuva, de et par Bius.

  • Sodade, chanté par Cesaria et Kassav.

  • Apocalipse, de Manuel d'Novas, par Dudu Araujo.

  • Sampé, de Vlu, par Dudu Araujo.

  • Coraçon Leve, de Vasco Martins, par Herminia.

  • Quem dera, de et par Jorge Humberto.

  • Nos morna, de Manuel d'Novas, par Ildo Lobo.

  • Mundo ka crê, de Dany Mariano, par Mariana Ramos.

  • Terra Longe, de B.Leza, par Titina.

  • Mãe Querida, de et par Tito Paris.

  • M'cria ser poeta, de et par Paulino Vieira.


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    MUSIQUE DU CAP-VERT :: LA COLADEIRA
    Bien qu'elle soit nettement plus récente que la morna, la coladeira elle aussi aime cacher ses origines. Morna accélérée d'après certains, ou, pour d'autres, adaptation de musiques étrangères (cumbia, fox, merengue) sur le rythme binaire de la morna? Toujours est-il qu'à son apparition dans les années 50 sur São Vicente, la coladeira est adoptée derechef par celles et ceux qui veulent danser.

    La coladeira envoie valser les thèmes mélodramatiques de la morna (l'amour contrarié, le déchirement du départ, la nostalgie des splendeurs passées); les compositeurs manient la dérision et le sarcasme pour commenter l'actualité, il faut faire rire les danseurs. On se moque des émigrantes hollandaises, on chante à la gloire de la mini-jupe ou du blue-jean, des voitures Toyota ou de Bruce Lee ("Karaté", par "Os Simples"):

    La jeunesse de notre pays
    A pris la manie du karaté

    Vendredi sur Praça Nova
    Damien s'est mis en position
    Alors je l'ai envoyé à l'hôpital
    Parce que j'avais raison

    Oh Karaté, tu es notre perdition,
    Les uns avec le pied cassé,
    Les autres le bras dans le plâtre.


    Ritmos Caboverdianos, Centauros, Nova Aurora, Liverpool, The Kings, New Leaders, Robins: les groupes se succèdent dans les bals, donnant à Mindelo en particulier un air de Golf Drouot tropical (mais aussi à Praia avec des groupes comme Os Apolos, Pop Academico et... Os Tubarões).

    D'autres formations, plus chanceuses, parviennent à s'exiler pour animer les bals de la diaspora capverdienne: bien que cantonée à ces regroupements communautaires, la coladeira fait ses premiers pas sur les continents africain (à Dakar en particulier), européen (Rotterdam, Lisbonne, Paris) et américain (New Bedford, Massachussets). Le groupe phare de l'émigration est sans conteste Voz de Cabo Verde, créé par Bana et Luis Morais.

    C'est aussi l'époque de la création des fameuses "nuits capverdiennes": Caraca, Evaristo et Malaquias lancent le concept qu'ils éprouveront par la suite, après l'indépendance, chez Ofélia, au Calipso, dans le quartier de Monte Sossego.

    Les grands compositeurs de coladeira sont sans conteste Manuel d'Novas (140 oeuvres interprétées et enregistrées!), Ti Goy et Frank Cavaquim: leurs chansons ont alimenté et alimentent encore aujourd'hui les play-lists des artistes comme Bana, Frank Mimita, Tubarões, Simentera, Titina Tito Paris et Cesaria Evora.

    Quelques extraits de coladeiras:
  • Intentaçon di carnaval, de Antonio Marques de Silva, par Djosinha et Mité Costa.

  • Menina de morada, de Manuel d'Novas, par Bana.

  • Avenida Marginal, de Manuel d'Novas, par Bana.

  • Mêxe mêxe, de Dionisio Maio, par Bana.

  • Saiko Daio, de Ti Goy, par Ritmos Caboverdianos.

  • Chico Malandro de Tito Paris, en duo avec Ana Firmino.

  • Serpentina, de Manuel d'Novas, par Simentera.

  • Canta Cabo Verde, de Vitorino et Téofilo Chantre, par Téofilo Chantre.


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    MUSIQUE DU CAP-VERT :: LA COLA SANJON
    Cola, Kola, Cola-boi, Sanjon, Sanjom: autant d'appellations et de variétés pour un genre musical profondément enraciné dans les îles, puisqu'il s'agit probablement du tout premier style chanté et dansé au Cap-Vert, bien avant le batuque dont il serait l'ancêtre. Elle rappelle à juste titre certaines danses africaines, il est plus que probable que son origine remonte aux premiers temps du peuplement des îles par les esclaves. On retrouve des danses similaires au Brésil ou à Cuba, et, il y a près de trois siècles, la Chegança était interdite à Lisbonne par un décret donnant une description quasi-identique à celle de la cola.

    Le rythme est simple et répétitif, rapidement identifiable: écoutez un extrait tiré du morceau "Kutchi" des Irmãos Unidos, de Santo Antão.
    La Cola se danse par couples, homme-femme ou femme-femme.
    Les danseurs font quelques pas chacun de leur côté puis se rejoignent en unissant leurs bassins, en simulant l'acte sexuel., puis se séparent, etc.

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    En 1946, le président du conseil de São Vicente interdit la cola-sanjon: "une danse, au son du tambour, exécutée par deux couples ou par quatre femmes, avec pour finalité et avec grande violence, de s'entrechoquer le ventre, pour mieux se coller, en relevant parfois la jupe pour laisser son ventre à découvert". L'écrivain Germano Almeida rapporte dans son incontournable "Cabo Verde, viagem pela historia das ilhas" que certaines femmes dansaient nues pour la plus grande joie des marins étrangers. Dans la foulée, les autorités portugaises interdirent les tambours dans la ville et l'usage de jupes trop courtes pour couvrir le genou.

    Comme son nom l'indique, la Cola Sanjon est très en vogue au moins de juin, quelques jours avant la Saint-Jean, principalement sur les îles de Santo Antão, de São Vicente et de São Nicolau. De nombreuses fêtes sont organisées, le point culminant étant atteint le 24 juin. La Romaria de la Sanjon est le grand rassemblement populaire du milieu d'année. Populaire, il l'est indéniablement, il n'y a aucune véritable organisation, aucun spectacle sur scène, on se contente de respecter les traditions ancestrales.

    Une messe est donnée, puis, à l'extérieur, les navizins sont bénis par le prêtre. Il s'agit de reproductions de bateaux portés à la ceinture par des danseurs, eux-mêmes encadrés par une troupe de tambours battant le rythme immuable de la Sanjon. Un jury choisit le navizin le plus réussi puis la meilleure troupe percussionniste, puis les meilleurs danseurs.

    Ceux que la course de chevaux lancée un peu plus loin ne passionne pas peuvent continuer de jouer aux jeux d'argent, en misant quelques escudos sur le prochain tirage de dés: plusieurs milliers d'escudos changent de main en quelques heures, sous l'oeil indulgent de la police qui, en ce jour, a du mal à faire respecter l'interdiction frappant les jeux d'argent.

    Plus tard en soirée, les feux de la SanJon sont allumés (lumnara, et l'on continue de danser au rythme des tambours et des sifflets qui ne veulent pas se taire.

    Sans grand compositeur connu, les cola se transmettent de génération en génération, à l'occasion des nombreuses romarias et fêtes de saints. Sur Santo Antão, le groupe Cordas do Sol a enregistré de nombreuses colas adaptées d'anciennes chansons traditionnelles. Les Irmãos Unidos ont eux aussi produit quelques colas sur un CD nettement moins abouti.

    Quelques extraits de cola:
  • Son Jon de Tio Miquinha, de et par Cordas do Sol.

  • Linga d'Sentonton, de et par Cordas do Sol.

  • Cola Boi, de et par Simentera.


  • [ suite ]

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    VOS COMMENTAIRES
    (depuis le 26 fév 2007)
    3 commentaires
    De Eva
    Le 01/07/08
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    De Mic Dax [admin]
    Le 15/03/07
    Bonjour. Quelques sites où trouver des disques capverdiens: www.lusafrica.com / www.amazon.fr / www.fnac.com

    De NOKIA
    Le 09/03/07
    BONJOUR, je suis très satisfaite de votre de tout vos reinseigment je suis DAPVERDIENNE d'origine ce que j'aimerai savoir ce sont des SITES par ex pour que je puise m'acheter ses beau ALBUMs e le DVD car les adresse que vous donner sont au CAP VERT et moi em FRANCE. je vous laisse mon adresse arldel...

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